Ayant eu la chance de recevoir à l’avance la version presse de Heavy Rain lors de son avant-première à Paris, nous avions décidé, avec Aza, que ce test sortirait également avant la sortie officielle du jeu (c’est à dire demain). Cette bonne résolution commençait bien, puisqu’en à peine 3 soirées (dont une seule réellement intensive), j’avais fini le jeu une première fois. Le planning était donc le suivant : dimanche, compte-rendu de l’avant-première, lundi, test !
Heavy Rain, un jeu à part
Comme vous devez finir par le savoir, Heavy Rain, c’est donc le dernier né du studio Quantic Dream, studio à qui l’on doit Dark Souls (auquel je n’ai jamais joué, honte sur moi) et Fahrenheit (un jeu qui m’a marquée à vie et que je ne saurais trop vous conseiller !). A l’instar de ces deux œuvres, Heavy Rain est donc très particulier, loin des habituels jeux d’action testostéronés aux scénarios si profonds que même les gosses de 5 ans qui regardent leur papa jouer peuvent le comprendre. Non, le dernier né de Quantic Dream est bien plus subtile que cela, et même si combats et gunfights il y a, sa vraie violence réside dans son ambiance sombre et oppressante, ses quelques scènes de torture morale et physique à la Saw, et surtout, sur le malaise et le stress que procurent certains passages. Un -16 mérité, obtenu dans la finesse d’un scénario globalement bien ficelé, et qui contraste avec les autres jeux de la catégorie.
Souvent présenté comme un film interactif, Heavy Rain mise donc tous ses jetons sur son ambiance, son scénario, sa mise en scène, et les choix qu’il propose. Ainsi, chaque action que vous effectuerez, chaque réponse que vous donnerez à l’un ou l’autre personnage, sera susceptible d’avoir un impact majeur sur la suite du scénario. Il est donc en particulier possible de faire mourir ses personnages en cas de mauvaises décisions, sans pour autant que l’histoire ne s’arrête là. Pas de Game Over dans Heavy Rain, il vous faudra donc assumer chacun de vos choix, en subir les conséquences, et continuer votre enquête malgré tout. D’autant plus qu’il est impossible de sauvegarder manuellement : c’est donc au rythme de sauvegardes automatiques (fréquentes) qu’il vous faudra naviguer, que leur exécution vous arrange ou non.
Cependant, avec pas moins de 4 personnages jouables (et d’autres non jouables, mais qui leur prêtent main forte), la marge de manoeuvre reste tout de même large, et il est quand même assez difficile, à moins d’être manchot ou très mauvais négociateur, de tous les faire mourir sans le faire exprès =D Le premier qu’il nous est possible de contrôler se nomme Ethan Mars. Père de deux enfants, sa vie bascule le jour où le plus âgé des deux meurt dans un accident. Ethan y survit miraculeusement, mais il souffre d’inquiétants troubles psychologiques, accentués par son sentiment de culpabilité. Lorsque son second fils, Shaun, est enlevé par le tueur aux origamis, un tueur en série qui s’en prend à de jeunes garçons, Ethan se jette dans une course contre la montre pour le retrouver. Scott Shelby est quant à lui un détective privé, mandaté par la famille des victimes pour enquêter sur ce tueur. Norman Jayden est un agent du FBI un brin toxicomane, envoyé en renfort pour aider la police à traquer ce dernier. Il dispose pour cela d’une technologie très avancée : ARI (Added Reality Interface), une paire de lunettes qui lui permet d’analyser l’environnement à la recherche d’indices, puis de les afficher devant lui afin de les analyser. Enfin, Madison Paige est une journaliste, toujours à l’affut du scoop qui fera décoller sa carrière. Sa rencontre avec Ethan va également la mettre sur les traces du tueur.
Une réalisation à la hauteur du film
Tous ces personnages sont jouables à tour de rôle. A chaque changement, un écran de chargement nous permet d’admirer la modélisation quasi-parfaite du visage de celui qu’on va ensuite incarner. Je vous en parlais déjà lors de mon compte-rendu de l’avant-première, mais je tiens à le redire encore : l’équipe de Quantic Dream a réalisé un travail titanesque sur la modélisation et les mouvements des personnages ! Même si tout n’est pas parfait (il leur arrive notamment parfois de faire d’horribles grimaces), globalement, on atteint un niveau que je n’avais personnellement encore jamais vu dans un jeu vidéo ! C’est certainement également en partie à cause de (ou grâce à ?) cela qu’Heavy Rain est souvent considéré comme un film interactif. Car on atteint, au niveau des graphismes, un niveau de réalisme assez saisissant, y compris pour ce qui est des environnements.